Marseille + 1 stop 1/2

home

C’est quoi Marseille.

Fin mai 2013 je suis parti 3 jours à Marseille. Une première pour moi dans cette ville complètement inconnue. J’ai pris une chambre banale dans un petit hôtel de Belzunce, 40 rouleaux de Kodak E200 périmés et stockés depuis 2008 dans mon frigo! Mon vieux Pentax 6x7 et une seule optique le 105mm. J’avais envie de tenter une sorte de « va tout » photographique et du coup j’ai surexposé tout d’un stop et demi. Je ne sais pas trop pourquoi en fait! Peut-être parce que j’adore le blanc de l’ekta surex, surtout dans les flous ; peut-être parce que j’avais en tête Matisse ou parce que je fantasmais la lumière du sud. Ce qui est sûr c’est que je voulais fuir l’efficacité du numérique. Ras le bol du tout super net, tout bien posé, tout trop comme prévu.
J’ai essayé de faire une sorte de plan d’attaque, en plus il y avait Marseille Capitale de la culture 2013. J’avais acheté une carte. J’avais aussi pris ma liste de sujets photos ; celle qui ne me quitte jamais. Quelque chose du style : animaux domestiques, collants filés, personnes de dos, médicaments, etc.

Dés le premier jour j’ai laissé tomber le peu que j’avais planifié. Je me suis lancé dans une sorte de vagabondage et j’ai cherché durant trois jours à voir, à fouiller les « tripes » de cette ville. Trois jours seul à marcher, shooter, tester la possibilité d’une image, transformer la ville en ektas cramés et fausses couleurs. A la fin je ne voyais plus rien, j’avais mal aux jambes et marre de me paumer sans cesse. Je voulais rentrer, arrêter de me trimbaler mon Pentax qui pèse qu’en même une tonne, parler de tout ça avec quelqu’un.

Au labo à Paris la fille de l’accueil me demande 397€45 pour mes développements. Oups! L’argentique c’est redevenu un sport de riche! comme au XIXème! Je me suis dis que ça faisait peut-être un peu beaucoup pour des films surex! Ensuite elle me dit que je devrais travailler avec des films non périmés car tout est un peu bleu-cyan. J’essaie de lui expliquer que quelques fois j’aime bien quand c’est la pellicule qui décide et qu’en plus je suis un peu daltonien. Je crois qu’elle n’a pas compris. Il y a des choses qui sont parfois difficile à expliquer avec des mots. Tant pis!

Après une semaine au dessus de la table lumineuse, sur le scan et derrière l’ordi je me suis dis : est-ce que c’est ça Marseille ? et aussi : Qu’est-ce que je vais faire de tout ça ?

What is Marseille.



At the end of May 2013 I went to Marseille for 3 days. A first for me in this completely unknown city. I took an ordinary room in a small hotel in Belzunce, 40 rolls of Kodak E200 expired and stored since 2008 in my fridge! my old Pentax 6x7 and only one 105mm lens. I wanted to try some kind of photographic "go all out" and suddenly I overexposed everything by a stop and a half. I'm not sure why actually! Maybe because I love the white of ekta surex, especially in the blurs; maybe because I had Matisse in mind or because I fantasized about southern light. What is certain is that I wanted to escape the efficiency of digital. Fed up with everything super clean, everything well laid out, everything too much as expected.

I tried to make some sort of plan of attack, plus there was Marseille Capitale de la culture 2013. I had bought a card. I also took my list of photo subjects; the one that never leaves me. Something like: pets, yarn tights, back people, medicine, etc.

From day one I let go of what little I had planned. I embarked on a kind of vagrancy and I searched for three days to see, to search the "guts" of this city. Three days alone walking, shooting, testing the possibility of an image, transforming the city into scorched ektas and false colors. At the end I couldn't see anything anymore, my legs hurt and I was sick of constantly losing myself. I wanted to go home, stop lugging around my Pentax that weighs a ton, talk to someone about it all.

At the lab in Paris, the reception girl asks me 397,45 euros. Oops! Film photography has become a sport for the rich once again! as in the 19th century! I thought to myself that maybe it was a bit much for overex movies! Then she tells me that I should work with films that have not expired because everything is a little blue-cyan. I try to explain to her that sometimes I like it when it's the film that decides and I'm a little color blind. I don't think she understood. There are things that are sometimes difficult to explain in words. Never mind!

After a week above the light table, on the scan and behind the computer, I said to myself: is this Marseille? and also: What am I going to do with all this?